Nutrition et Immunité

Publié le 26 mars 2025 à 10:21

De nombreuses études ont mis en évidence un impact sur les défenses immunitaires de certains régimes. Ces effets pouvant alors jouer un rôle sur l’évolution de pathologies variées. En fait, ne serait-ce que pour répondre aux besoins énergétiques nécessaires à la production de cellules immunitaires, l’alimentation joue un rôle clef. En effet, ces cellules immunitaires sont utilisatrices de glucose principalement, ainsi, les apports glucidiques permettent la maturation de ces cellules. Par ailleurs, l’activation de la réponse immunitaire via l’activation des cellules immunitaires est dépendante de l’apport en carbohydrates. Les lipides contenus dans l’alimentation sont également associés à des effets sur la réponse immunitaire. Notamment, les acides gras saturés (« mauvaises graisses”) sont associés à des allergies où encore des maladies auto-immunes. De même, les graisses saturées sont démontrées pour leur action pro-inflammatoire, alors que les omega 3 (acide gras poly-insaturé) bloquent cette réponse pro-inflammatoire tout en favorisant des réponses anti-inflammatoires en parallèle.

Les acides aminés participent également à l’activation du système immunitaire. En particulier, l’arginine permet d’activer les macrophages alors que la glutamine est aussi impliquée dans la production d’anticorps. Enfin, il a été observé qu’une réaction inflammatoire stimule l’utilisation de leucine et la production de cytokines pro-inflammatoires, alors que d’autres acides aminés peuvent participer à une diminution de la production d’espèces actives de l’oxygène.

Les micronutriments (minéraux et vitamines) participent également à la fonction immunitaire. En particulier, la Vitamine A (rétinol et β-carotène) est essentielle à une bonne immunité. En effet, le rétinol est impliqué dans la réponse immunitaire et permet également de produire des anticorps. Par ailleurs, l’acide rétinoïque, dérivé de la Vitamine A, influence le devenir des cellules de l’immunité. Enfin, une carence en Vitamine A est associée à une moins bonne réponse immunitaire.

La Vitamine C participe également aux défenses immunitaires notamment en activant les globules blancs et en aidant à lutter contre les infections. La Vitamine C permet de plus de stimuler la prolifération des lymphocytes T ainsi que la production de cytokines et d’immunoglobulines. L’une des utilisations connues de la supplémentation en Vitamine C est dans le cas de grippe. A l’inverse, une carence en Vitamine C est associé à un plus grand risque d’infections et à des défenses immunitaires affaiblies.

Enfin, une carence en Vitamine D a été montré comme augmentant le risque de maladie auto-immune. Un apport adéquat, lui, participe à leur prévention.

Les micronutriments inclus également les minéraux, connus pour leur rôle dans les défenses immunitaires. Dans leur cas, des carences mais aussi des taux trop élevés sont montrés comme altérant la réponse immunitaire. Parmi ces minéraux, le Fer est considéré comme le plus important. En effet, le fer contribue à la prolifération de cellules de l’immunité et la production de molécules essentielles à l’immunité. Le Zinc lui, permet d’accentuer la réponse immunitaire à des virus. Enfin, le Sélénium est également un acteur important de la réponse anti-inflammatoire en stimulant l’activité de certaines cellules immunitaires. De plus, le Sélénium permet aux lymphocytes T de produire des anticorps.

Il est bien souvent méconnu que le tube digestif contient le plus grand nombre de cellules de l’immunité. Ainsi, il n’est pas surprenant que l’alimentation affecte la réponse immunitaire à ce niveau. L’une des voies par lesquelles ces altérations ont lieu est via les bactéries présentes dans notre intestin. Il existe en réalité une relation étroite entre le système immunitaire et les bactéries intestinales, chacun ayant une action sur l’autre : certaines bactéries sont pro-inflammatoires alors que d’autres sont anti-inflammatoire, alors que le système immunitaire permet de sélectionner les bactéries de notre intestin. Ainsi, il est démontré que l’inflammation associée à l’obésité est due à une augmentation de certaines espèces bactériennes, alors que à l’inverse, d’autres espèces stimulent la réponse anti-inflammatoire, ou la production de lymphocytes T. Par conséquent, l’alimentation pouvant modifier ces populations bactériennes, elle va également modifier les capacités immunitaires. Les bactéries intestinales sont particulièrement sensibles aux sucres présents dans l’alimentation. Ainsi, les sucres ajoutés contenus dans les sodas sont montrés comme modifiant les populations bactériennes de l’intestin. De plus, ces sucres ajoutés entrainent également une plus grande perméabilité de la barrière intestinale, ceci résultant en un passage de molécules inflammatoires dans la circulation sanguine et entrainant une inflammation systémique. Parmi les sucres ajoutés, le fructose est l’un des plus fréquent. Ce fructose est démontré pour son effet sur l’inflammation notamment au niveau des graisses corporelles. Ces effets participant notamment à la prise de poids et à la résistance à l’insuline. D’autres études ont également démontré que les produits transformés industriels contiennent moins de fibres, ce qui conduit également à une modification des populations bactériennes avec un enrichissement de bactéries pro-inflammatoires et une diminution de celles qui sont anti-inflammatoires. A l’inverse, la consommation de céréales complètes entraine une diminution de l’inflammation, sans altérer les populations bactériennes de l’intestin.

Les régimes riches en graisses eux, entrainent une modification des populations bactériennes intestinales associé à une inflammation. Cette inflammation est due à une infection bactérienne lié à une plus grande perméabilité de la barrière intestinale induite par les modifications de populations bactériennes. Parallèlement, les nouvelles bactéries installées produisent des facteurs pros inflammatoires contribuant à cette inflammation. Ainsi, les omega-6 sont associé à une augmentation de l’inflammation, alors que les omega-3 seraient plutôt protecteurs. Par conséquent, l’enrichissement de l’alimentation en omega 3 contribue à une meilleure protection contre l’inflammation. Les aliments industriels ou encore les huiles favorisent généralement les omega 6 entrainant une augmentation des bactéries intestinales pro-inflammatoires.

Les régimes hyper-protéinés ont également un impact sur les bactéries intestinales en favorisant des bactéries pathogéniques, alors que d’autres études montrent qu’un faible taux de protéine est associé aux bactéries pro-inflammatoires. Chez l’humain il est observé que les pathologies inflammatoires de l’intestin sont liées à des régimes riches en protéines. L’ensemble de ces observations indiquant qu’un apport équilibré en protéine est important pour la santé digestive.

En conclusion, une alimentation équilibrée est un élément clef pour une immunité efficace. Les apports en glucides, lipides et protéines doivent donc être en accord avec les recommandations nutritionnelles. De plus, les aliments contenants des sucres ajoutés comme le fructose devraient être limités. Concernant les lipides, un ratio omega 6/omega 3 en faveur des omega 3apparait comme bénéfique. Il est enfin également important de respecter les apports en micronutriments comme le fer notamment qui joue un rôle important dans l’immunité.

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